Les Maisons de Papa (1905-1985 ) et de Maman(1913-1994)
Les Maisons de Papa (1905-1985 ) et de Maman(1913-1994)
Présentation par Annick Vidal et Jean Loup Fabre
Créon, le 11 juillet 2015, chez Jean Loup et Nelly Tardieu.
-Pour tous nous vous donnons les précisions suivantes :
André Fabre né en 1905
Germaine Dumora née en 1913
Ils se marient à Bordeaux en 1933, Papa a 28 ans et Maman 20 ans
Ils auront quatre enfants :
-L’ainée, Annick (1936), épousera Maurice Vidal
ils auront un garçon : Sébastien.
-Martine (1937) est la seconde , de son mariage avec Jean Marie Goossens ils auront trois filles :Pascal, Florence et Sophie.
-Claudine (1941) était la troisième, décédée à ce jour, aura quatre enfants de son mariage avec Pierre Descas :Valérie, Jean Christophe ,Malvina et Laurence
-Jean Loup (1942), le quatrième , de son mariage, en 1967, avec Maïna Le Quellec,auront deux enfants :Matthieu et Clémentine.
-Nelly(1944), la petite dernière, notre hôte de ce jour, aura deux enfants de son mariage avec Jean-Loup Tardieu : Jérôme et Géraldine.
-Dans notre famille la « Maison » a toujours était un lieu de vie privilégié dont nous avons tous le souvenir qu’il était primordial, a défaut d’en être l propriétaire d’en être les occupants d’un lieu confortable, spacieux et bien aménagé.
Maman dans son gout et aptitude pour l’aménagement des maisons et appartement ira même jusqu'à créer dans les années 55-60 un magasin de vente de mobilier contemporain ,(voire assez moderne) ,d’agencement ,tissus ,luminaires, sous l’enseigne Le Logis, rue Fondaudege à Bordeaux .
1933-1945- Bordeaux -Arcachon -Sore
Papa ,au moment de son mariage, habitait chez ses parents , Leon et Geneviéve Fabre (pour nous, Bon Papa et Bonne Maman) 25 rue de Longchamp à Caudéran (aujourd’hui Bordeaux , en face de chez Martine qui elle habite rue Poujeau)
,Cette,vaste ,harmonieuse et belle maison qui existe toujours aujourd’ hui identique dans son apparence d’origine implantée dans un beau parc . Les massifs de Camélia et les belles vasques en pierre, remplies, selon les saisons, de capucines resteront gravés dans la memoire pour d’ Annick
A l’intérieur Annick se souvient aussi :
-du vestiaire ou les enfants ,très nombreux jouaient à l’assassin ( ???? )
-d’une pièce interdite aux enfants :le billard et ses odeurs de cigares ,
-et à l’étage une petite chapelle et une grande chambre faisant office
de dortoir des garçons .
Maman habitait chez ses parents ,Joseph et Marie Dumora née Robin ,(pour nous Grand Pére et Grand Mére) .
- à Bordeaux 116 rue de Pessac,dont les parents de maman ne seront propriétaire qu’en 1941 lors de la succession de Sophie Leonie Mantois née Robin décédée en 1941 la maman de Marie la mère de Maman
Annick ne nous donne pas beaucoup de précisions sur cet immeuble dans quartier St Genes composé probablement d’un RDC et de deux ou trois étages .
-Et à Arcachon pour les vacances la très belle et grande villa « Pei Maou « de style neo-basque sur le Bd de la plage ,en première ligne par rapport au bassin ,Cette vaste maison était ,de fait, la résidence principale des grands parents ,Dumora,(Grand Père ayant arrêté ,des l’âge de 50 ans, son activité bordelaise professionnelle de dentiste pour des raisons de santé).
C est dans cette maison qu ‘Annick va naitre dans une trés belle chambre à l’étage donnant sur une terrasse avec vue sur un jardin splendide(on comprend mieux l’origine de ses gouts de luxe )
A l’étage supérieur , la famille Roca (tante Denise ,la sœur de maman et oncle Tiago son mari occupaient une grande chambre avec vue sur le bassin .D ‘une façon générale cette maison accueillait pendant les grandes vacances tous les parents et enfants Dumora (Jeannic Dumora, Denise Roca née en 1902 et ses quatre enfants ,Simone Carles née en 1904 et ses 7 enfants ,Raymond et ses deux enfants ,Michel né en 1915 et ses trois enfants ) ou tout le monde dans une maison bien pleine profite des plaisirs de la vie sur le bassin :voile, plage ,pèche ,tennis etc
Papa et maman vont s’installer ,apres leur mariage, cours G Clemenceau à Bordeaux dans un grand appartement en étage élevé, très ensoleillé avec un escalier de service par lequel, selon Annick , les jeunes et je suppose , belles domestiques faisaient entrer leurs petits amis .
Maman a du mal a faire son premier enfant qui va donc naitre à Arcachon en 1936 apres une cure bénéfique à Salisse de Bearn ,Martine elle arrivera à Bordeaux 13 mois plus tard.
C est la guerre en Juin 1939,Papa est mobilisé. Il sera demobilisé en 1940 à Pamiers .Sans travail il décide de se lancer dans la fabrication de charbon de bois en association avec ses frères dans le cadre d’une société familiale « La Carbo des 5 Freres » à Sores dans le nord des Landes à 60 Km de Bordeaux .
Papa et maman vont occuper à Sores une maison sur la place du village ,vaste et sympathique, selon Annick, aujourd’hui devenue une pharmacie qui en occupe le RDC .
Sur l’arrière de la maison un jardin avec des agrès,un potager et au bout du jardin une rivière, la Leyres . Annick et Martine étaient en grande liberté dans cet espace, sans beaucoup de surveillance ,Claudine va y naitre en aout 1941,Jean loup en novembre 1942 et Nelly en novembre 1944
Nous gardons le souvenir d’incendies terribles que Papa avec ses ouvriers transportés avec des camions au Gazogene et les gens du village vont combattre , par solidarité , jusque assez loin dans les communes voisines.
Pendant que Papa fabrique du charbon de bois ,Maman de son coté reçoit les jeunes du chantier de jeunesse ,noue des relations avec les notabilités du coin , et s’occupe de ses 5 enfants.
1946-1950 en Allemagne
A la fin de la guerre le charbon de bois est abandonné (remplacé par l’essence) cela ne va pas sans poser le problème de la reconversion professionnelle de Papa, la famille traverse une période matériellement difficile
De retour à Bordeaux dans l’immeuble de la rue de Pessac, les occupants du cours G Clemenceau ,la famille Genet,nos cousins du coté de Papa ne voulant pas rendre l’appartement qui leur avait été prêté par les Parents au moment de leur installation à Sores.
C’est en 1946 que Papa va partir pour le sud de l’Allemagne (Wurstenberg) dans le cadre d’un contrat d’exploitation des forets des Prince de Hohenzollern signé par la famille Hohenzollern avec un exploitant forestier de Dax Mr Vargue, (dont Papa devait être le soustraitant ou chef d’exploitation ) dans le cadre des accords de paix avec l’Allemagne sur les dommages de guerre .
Ce n’est qu’ au terme de l’année scolaire en cours ,que Maman va rejoindre Papa avec ses trois derniers enfants, Annick et Martine resteront à Bordeaux pensionnaires à l Assomption institution catholique d’enseignement primaire et secondaire.
La famille s’installe à Krokenwisse,petit village perdu au milieu de la Foret Noir,a proximité immédiate des installations mobiles de coupe et de sciage des grumes de bois de sapin .
Maman déprime complètement, elle obtient de Papa qu’ ils s’installent dans un ville plus importante, à Sigmaringen ,au pied de la forteresse dans laquelle avait séjourné en 1944 le Marechal Petain et Laval .
Ville de garnison avec une vie sociale intense Maman est célèbre pour l’organisation de ses diners au Champagne et pour son élevage d’escargot,La vie va devenir plus facile pour les français grâce aux PX américains ,pas pour les allemands qui ont du mal à s ‘approvisionner en denrées alimentaires.
Nous sommes installé dans une maison sympa avec jardin, dans la banlieue immédiate de la ville
Le Danube a proximité de notre maison , traverse la ville, il est le plus souvent assez froid et n’incite que rarement aux baignades , le climat est continental ,les orages sont fréquents et d’une grande violence, l’hiver il neige souvent et compte tenu delà topographie des lieux nous pouvons faire de la luge ,voire skier .
Annick est au lycée a Tubingen en Alsace ,Martine venant de Bordeaux nous a rejoint en Allemagne.
Pour notre scolarité nous sommes tous les quatre sous l’autorité d’une préceptrice charentaise Melle Serin qui nous dispense les enseignements de base puisque selon Annick nous ne fréquentons pas les établissements scolaires allemands. Pour autant Nelly et Jean loup pratiquerons la langue allemande avec une certaine aisance qu’ ils vont perdre cependant assez vite faute de pratique quotidienne assidue lors du retour en France
1950-1960 Le Bouscat Av de la Libération – Arcachon- Ispe (Lac de Cazeaux)
Nous rentrerons donc à Bordeaux en 1950, nous nous installerons
Avenue de la Libération au Bouscat banlieue immédiate de Bordeaux dans une magnifique propriété avec un parc de plus d’un hectare, une belle allée de cèdre du Liban encadrant un château neo classique genre Chartreuse surélevée, avec un escalier central perron, ailes latérales, enfilades de pièces lumineuses, vastes chambres .
Dans cet ensemble immobilier nous allons cohabiter
-au RDC de plain pied avec les cousins Carles dont les quatre garçons sont assez déchainés.
-à l’étage ,au dessus de celui que nous occupons , les cousins Roca
-entre les deux notre étage qui fera l’objet de travaux importants
Dans notre voisinage immédiat : un club de tennis le Star,la maison de sante Charon (ou notre grand mère Marie va séjourner jusqu'à sa mort), la tuilerie des Ecus de la famille Massard,l’école privée Sainte Anne fréquentée par Martine, Claudine, et Nelly .
J’étais quant a moi inscrit à l’école communale assez loin de la maison ,près de la mairie du Bouscat ,
Soumis aux sarcasmes de mes camarades qui se moquaient de mon coté look allemand, type jeunesse Hitlerienne , blond comme les blés,de mon accent germanique , de mes culottes en peau de cerf avec des bretelles en cuir avec un magnifique écusson en corne au beau le milieu de la poitrine.
Revenons aux maisons d’ Arcachon juste après la guerre de 39-45, suite au décès de Grand Mère, Maman va hériter d’une petite villa ancienne brique et bois « Flamberge Plage » mitoyenne de Pei Maou en première ligne du Bd de la Plage dans laquelle des travaux importants seront entrepris et au terme desquels la villa sera vendue dans les années 1953- 54
C’est la fin de l’époque Bassin d’Arcachon que nous quittons pour une location à l’année d’un chalet en bois sur pilotis à Ispe, sur le lac de Cazeaux prés de Biscarrosse (40).
Desservi par un chemin de paille depuis Navarosse ,qui ne sera macadamisé que plus tard en 1960 quand Martine et Jean Marie prendrons notre suite dans le contrat de location avec la famille d’Antin de Vaillac . On peut penser que le choix de ce lieu a été induit par la présence des Carles propriétaires d’une villa isolée en première ligne sur le lac de Cazeaux lieu dit Peyroutas , un lieu d’accessible soit par bateau soit par un chemin de sable et de paille ,une villa confortable brique et bois sans électricité que l’oncle Albert fabriquera lui même avec un moteur à essence chargeant un groupe de batterie de 12v
Souvent invité par tante Simone je garde un souvenir très vivant de la sonnerie Westminster de l’horloge de la salle à manger dans la quelle était aménagé une banquette pour dormir et qui m’etait affecté ,cette sonnerie était d’autant plus inutile que par beau temps des les premières lueur du matin cette pièce était inondée de soleil.
A l’époque Ispe est un lieu agréable au fond d’une anse calme et sauvage avec peu d’habitation, connu des seuls chasseurs et pécheurs initiés. La maison est simple voire rustique ,Papa y aménagera au RDC quatre chambres à coucher et à l’étage trois et une belle terrasse. Nous lavions la vaisselle et faisions notre toilette dans le lac tout proche .
Pour les promenades sur l’eau et surtout la pèche avec Papa,nous avions récupéré du bassin d’Arcachon le « Nodi » petit cotre breton, type monotype, voile et moteur ,de belle allure qui avec le temps ne s’etant pas bien acclimaté à l’eau douce du lac a fini par pourrir et finir tristement au fond de l’eau pratiquement au droit du l’ Hôtel-Restaurant du bord de l’eau
de Leon et Leonce
1960 -1994 La Nationale 10 -St Jean de Luz - Le Bouscat rue Poincare Caudéran (résidence Capeyron )
St Jean de Luz
Probablement fatigué d’avoir a affronter le chemin d’accès et après de nombreux enlisement ,Papa et Maman décident de tourner leur regards vers le Pays Basque et d’y acheter quelque chose après avoir apprécié ce « nouveau pays » à l’occasion de locations estivales à Biarritz.
C est donc en 1959 que nous allons acheter une ferme sur un terrain de
2700 m2 Route de l’Océan à St Jean de Luz (coté St Barbe) dans un lotissement en cours de réalisation dit Sansu Etcheverry
Frappé d’alignement la ferme de 400 M2 avec des murs de 70 cm limite ses capacités d’accueil à une cuisine et la chambre de l’ouvrier agricole sur 20 m2 ,le reste est entièrement consacré aux animaux ( grange à foin et étable pour les moutons )
Malgré plusieurs dépôts de permis de construire systématiquement refusés car Maman s obstine à ne pas démolir le coin de la ferme frappée d’alignement,
Papa et Maman vont entreprendre malgré tout, un chantier énorme de transformation d’un bâtiment agricole en une maison d’agrément ,le tout sans se préoccuper de l’autorité administrative à l’époque, la Direction de l’Equipement de Pau dont son grand directeur habitait St Jean de Luz à Ste Barbe et qui tous les jours voyait se transformer la maison meme si Papa et Maman prenaient la précaution de ne faire aucune ouverture coté route de l’Océan privilégiant ainsi les travaux coté Montagne
Avec une équipe d’ouvriers espagnols et leur Chef Lanchas que les parents vont récupérés à Irun, quasiment tous les week-end durant une quinzaine d’année et sans financement à long terme, sur leur trésorerie, ils ont fini par avoir une maison de vacances de 400 M2 divisée en trois appartements autonomes , un très beau jardin ,le tout avec vue imprenable sur la montagne de la Rhune
Le Bouscat rue R Poincare
En 1955 nous quittons l’avenue de la Libération ,son propriétaire ayant vendu l’ensemble a un promoteur et nous ayant versé une indemnisation dont le montant a permis pour une bonne part d’acheter une maison sur deux niveaux à rénover ,de 150 M2 par niveau , au 32 Rue R. Poincaré au Bouscat dans un jardin de 500 M2 .
Au RDC, salon dans lequel on ne met pas les pieds, petit salon avec TV qui de fait est la pièce à vivre, salle à manger et cuisine (très grande)
A l’étage 5 chambres avec sanitaires salle de bain, douche etc
Pour permettre à Nelly de démarrer son activité d’abat jour Papa va y aménager ,attenant à la maison principale, un atelier pour y travailler ses formes d’abat jour,ses toiles,cartons, papiers et montage de lampes.
Apres en avoir fait deux lots et Nelly déménagé son atelier dans un autre local à Bordeaux pres de la place de Lerme , l’ensemble de la rue Poincaré au Bouscat sera vendu au début des années 1972 .
Caudéran résidence Capeyron
Papa et Maman vont acheter un appartement relativement modeste à Caudéran de 80 M2 dans la résidence Capeyron situé entre la voie de chemin de fer et un terrain de sport dont on pouvait apprécier le déroulement des parties de Foot ou de Rugby depuis l’appartement.
Cet appartement sera le dernier occupé par les Parents jusqu’ a leur mort, il sera vendu dans le cadre de la succession de Maman alors que nous garderons St Jean de Luz en indivision pendant deux ans ,comme d’ailleurs les lots de copropriété du 14-16 Faubourg St Honoré à Paris que par contre nous avons toujours en indivision .
Pour information l’actif immobilier du Fbg St Honoré est un bien en indivision venant de la succession de grand mère Dumora ,née Robin.Il a fait l’objet d’une mise en copropriété en 1972 . Nous en avons la propriété de plusieurs lots d’habitation et de bureau qui représentent de l’ordre de 400 m2 et 13 % de la surface totale de l’ensemble immobilier .